MOI, BERNARD
adaptation pour la scène
de la correspondance
de Bernard-Marie Koltès
Photo © Marc Philippe
Paris avril 1983
Je pars pour le Sénégal.
Retourner voir où devraient être mes racines pour découvrir une nouvelle fois
qu’elles n’y sont pas,
et revenir ici pour prendre le temps
de me les réinventer là-bas.
Moi, Bernard c’est une parole qui se balade. Le carnet de voyage d’une vie. Koltès était un voyageur obsessionnel, tout à la fois solitaire et très attaché à ceux qu’il aimait et à qui il écrivait longuement et régulièrement. Ce qu’il fait entendre de lui même, de son époque, des pays et des villes qu’ils traversent touche au cœur.
Je ne l’ai jamais rencontré. Je ne l’ai pas connu, comme on dit. Bernard-Marie Koltès m’a accompagné depuis le début de ma pratique théâtrale. Les œuvres d’abord puis, d’une certaine manière, l’homme, ensuite. Tout du moins ce que j’en percevais à travers ses écrits, ses lettres, les témoignages de ses proches, la manière dont il décrivait son enfance messine et qui faisait écho à la mienne. J’avais conçu, il y a dix ans déjà, un premier spectacle biographique avec une dizaine de jeunes comédiens à partir d’une adaptation de sa correspondance (Lettres, édité aux Éditions de Minuit). Aujourd’hui me voilà plus âgé qu’il ne l’a jamais été. Alors je fais le choix de traverser à nouveau – et cette fois seul – son existence fascinante. Faire le chemin retour, en quelque sorte, et d’une manière bien plus intime. Moi, Bernard est bien sûr un exercice biographique (ou faussement autobiographique) mais aussi une confrontation : si j’y donne à entendre Koltès dans l’intimité de sa correspondance personnelle, jamais je ne me substitue à lui. Il s’agit d’oser le « je » de Bernard tout en restant bien Moi.
Jean de Pange
Adaptation Jean de Pange, Claire Cahen
Interprétation Jean de Pange
Mise en scène
Laurent Frattale
Collaboration
Pauline Collet
Lumière et régie générale Philippe Hariga
Son et vidéo Cédric Colin
Avec l’aimable autorisation
de François Koltès
Coproduction Astrov et Scènes Vosges, avec le soutien de l'Espace Bernard-Marie Koltès (Metz) et de l'association Quai Est